Le lutin de la fête des mères
d'Eléonore de la Gravière
Jean se lève très tôt ce matin et s'en va dans le jardin.
"C'est la fête des mamans aujourd'hui. Je vais faire un très gros bouquet et un joli dessin pour ma maman", dit-il en sautillant sur le chemin. Il aperçoit une fleur pas comme les autres.
"Oh! On dirait une petite maison! Tu es drôle, toi, avec tes petits volets!"
Et Jean se dépêche de la cueillir.
"Tu seras la reine du bouquet, et je vais te dessiner pour la fête des mamans!"
A la maison, il arrange les fleurs dans un vase et sort sa boîte de peinture.
Pendant ce temps, Ploc le petit lutin qui habite dans la fleur se demande bien ce qui se passe. Il est tombé de son lit quand Jean a coupé la tige de sa maison-fleur. Il a été secoué dans tous les sens quand Jean a rapporté les fleurs à la maison. Et maintenant que le calme est revenu, Ploc le lutin ouvre ses volets:
"Mais … où suis-je? Que m'est-il arrivé?
- Tu es dans la maison de Jean, le petit garçon qui a cueilli ta maison-fleur pour l'offrir à sa maman", lui répond l'abeille assise sur une fleur voisine.
- Ma maman va s'inquiéter. Dis à ce garçon qu'il doit me ramener dans le jardin! Grogne Ploc très mécontent.
L'abeille s'envole. Elle tourne autour de Jean et crie:
"Il y a un lutin dans ton bouquet. Il faut le ramener dans le jardin!"
Mais Jean ne comprend pas le langage des abeilles. Il la chasse avec sa main. Pendant ce temps, Ploc le lutin est sorti du bouquet et s'est caché dans la trousse à crayons. Il a essayé d'écrire un petit mot. Mais les lutins ne savent pas écrire comme nous, et lorsque Jean revient à sa table, il s'écrie:
"Qui a gribouillé sur mes feuilles?"
Ploc sort de la trousse de Jean.
"Ça alors! Dit Jean, les yeux écarquillés, un lutin! Mais d'où viens-tu, toi?"
Ploc explique à Jean ce qui lui est arrivé. Mais Jean ne comprend rien parce que les enfants ne parlent pas le langage des lutins. C'est bien dommage…
"Je vois bien que tu ne comprends pas, dit Ploc tristement. Pourtant, il faut absolument que je rentre chez moi."
De son côté, Jean est ravi d'avoir fait la connaissance d'un lutin.
"Moi, je m'appelle Jean, dit-il en serrant la petit main de Ploc, et toi?"
Ploc ne comprend pas ce que dit Jean. Il se met à pleurer.
"Bou! Hou! C'est très loin le jardin à pas de lutin. Il faudra des jours et des jours pour retourner là-bas et la fête des Mères sera passée.
- Souris, petit lutin, dit Jean. Je fais ton portrait pour l'offrir à Maman."
Alors Ploc a une idée. Il trempe ses pieds dans la peinture, fait des traces jusqu'au bouquet et va se cacher dans les fleurs.
"Que fais-tu? Demande Jean. C'est une sorte de message… Tu veux aller quelque part?… Tu veux rentrer chez toi? C'est ça? Ah, cette fois j'ai compris!"
Jean fouille dans le bouquet et aperçoit le gentil lutin.
"C'est ta maison, cette drôle de fleur?"
Ploc montre un dessin à Jean.
"Toi aussi, tu as fais un beau cadeau pour la fête des Mères! Mais j'y pense, ta maman va s'inquiéter! Viens, je te ramène tout de suite dans le jardin."
Timidement, Ploc saute dans la main de Jean. Et avec précaution, Jean s'en va avec Ploc au fond du jardin.
"Je suis désolé d'avoir cueilli ta maison-fleur, dit Jean; demain, je t'aiderai à en construire une autre, tu veux bien?"
Jean dépose son petit ami à l'endroit où il avait cueilli la fleur.
"Souhaite une bonne fête à ta maman!" dit Jean en faisant un signe de la main.
"Au revoir!", dit Ploc. Jean retourne chez lui et termine son dessin. Il pense :
"Il est vraiment bien réussi le portrait de mon ami, le lutin!" se dit-il.
Et, il court vers sa mère pour lui souhaiter une bonne fête! Maman est très heureuse des cadeaux de son petit garçon
"C'est toi mon petit lutin de la maison!", dit-elle en l'embrassant.